Mobilité

Notre cerveau contrôle notre capacité à nous déplacer, à utiliser et à déplacer des objets, ainsi que nos réactions physiques aux événements qui se produisent dans notre environnement. C’est ce que l’on appelle souvent la mobilité.

Les changements dans votre mobilité peuvent avoir des conséquences sur :

  • La marche
  • La masse musculaire/la force
  • La capacité de jouer, de conduire et, de manière générale, de se déplacer sous son propre contrôle
  • La capacité à prendre des objets
  • La dextérité et la motricité fine des mains
  • L’équilibre

Ces changements de mobilité peuvent être dus à la lésion cérébrale ou à d’autres lésions survenues en même temps. Ces changements de mobilité peuvent être difficiles à vivre parce qu’ils ont un impact sur la façon dont vous faites beaucoup de choses chaque jour. Ils peuvent également avoir un impact sur votre santé émotionnelle et mentale (en particulier lorsque vous vous habituez à ces changements).

Il est important de travailler avec des professionnels de la santé tels que des physiothérapeutes et des ergothérapeutes pour résoudre les problèmes de mobilité et élaborer un plan de réadaptation axé sur les objectifs. Il est également essentiel d’élaborer un plan de transition si votre mobilité sera affectée à long terme.

Parlons-en :

L’équilibre

Les problèmes d’équilibre après une lésion cérébrale sont fréquents : certaines études ont montré que 30 à 65 % des personnes déclaraient avoir des problèmes d’équilibre [1].

L’équilibre est la capacité à rester centré lorsque l’on marche, que l’on s’assoit et que l’on effectue d’autres mouvements. Il vous permet de contrôler et d’ajuster votre corps avant, pendant et après le mouvement pour éviter de tomber. Lorsque vous gardez l’équilibre, votre cerveau traite en permanence les informations provenant de votre environnement, de vos multiples sens et des parties de votre corps. Le cerveau envoie ensuite des instructions au système moteur et sensoriel de votre corps (muscles des bras, des jambes, du tronc et des yeux) pour que vous restiez centré.

Les causes courantes de problèmes d’équilibre après une lésion cérébrale acquise sont les suivantes :

  • Les changements de la pression sanguine
  • La lésion cérébrale proprement dite
  • Les médicaments
  • Les problèmes de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété, la peur de tomber ou la peur de bouger
  • Les déficiences sensorielles
  • Les troubles du contrôle moteur
  • Les vertiges, qui sont une sensation d’étourdissement, de tournoiement ou de nausée

L’équilibre est essentiel non seulement pour marcher, mais aussi pour accomplir toutes les activités quotidiennes. Un mauvais équilibre peut vous empêcher de participer à des activités telles que le sport, la conduite ou les activités extrascolaires. Les problèmes d’équilibre et les vertiges peuvent augmenter le risque de chutes et de blessures, y compris un autre traumatisme crânien.

Comment puis-je améliorer mon équilibre ?

Les problèmes d’équilibre s’améliorent généralement avec le temps grâce à l’activité et aux exercices. Vous serez peut-être orienté vers un physiothérapeute ou un autre spécialiste qui pourra vous aider à améliorer votre équilibre.

Si vous avez des difficultés, vous pouvez essayer d’améliorer votre équilibre en vous concentrant sur les éléments de l’équilibre que vous pouvez contrôler. Par exemple, assurez-vous d’avoir de bonnes chaussures et un bon éclairage lorsque vous marchez afin d’éviter les risques de trébuchement.

Voici d’autres moyens de faire face aux problèmes d’équilibre :

  • Utilisez des aides à la mobilité telles que des cannes et des déambulateurs, sur recommandation d’un professionnel de la santé.
  • Appuyez-vous au bras de quelqu’un si vous vous sentez instable.
  • Portez des chaussures adéquates (fermées, bien ajustées, à talon fixe et plates).
  • Travaillez avec un ergothérapeute pour modifier votre environnement domestique, par exemple en installant des rampes dans les escaliers et des chaises de sécurité dans la salle de bains, et en enlevant les tapis et autres objets susceptibles de vous faire trébucher.
  • Dégagez les zones de passage dans votre maison : déplacez les meubles et autres obstacles qui se trouvent sur votre chemin.
  • Utilisez un bon éclairage et des lampes (par exemple, des lampes intelligentes qui peuvent être contrôlées par la voix ou par téléphone) pour vous aider à voir clairement.
  • Évitez les substances qui peuvent altérer votre sens de l’équilibre.

L’endurance

L’endurance est la force, l’énergie et la capacité d’effectuer une action pendant une période prolongée. Elle peut être mesurée par la qualité de l’exécution d’une activité ou par la capacité à augmenter l’intensité ou la durée de l’activité. Par exemple, on commence par marcher plus loin, puis on marche plus vite.

Il faut du temps, de la patience et de la pratique pour développer son endurance. Un professionnel de la santé peut vous recommander des exercices utilisant de petits poids ou des bandes de résistance. Il peut également vous inciter à vous concentrer sur la forme et la répétition afin d’améliorer votre endurance et d’autres aspects de la mobilité tels que la posture et la façon dont vous marchez.

Vous pouvez réellement voir votre endurance s’améliorer en la surveillant. Par exemple, si votre objectif est de parcourir 100 mètres sur le tapis roulant en un temps donné, suivez vos progrès. Atteindre des objectifs peut vous encourager tout au long de votre convalescence.

La motricité globale et fine

La mobilité fait référence à la capacité de bouger les membres. Elle comprend la motricité globale, comme la marche, et la motricité fine, comme le fait de ramasser des objets et d’écrire. La physiothérapie et l’ergothérapie peuvent aider à renforcer ou à retrouver les capacités motrices, ainsi qu’à apprendre de nouvelles façons d’accomplir des tâches. Il peut s’agir d’activités telles que :

  • Travailler avec les doigts sur de petites tâches détaillées telles que l’écriture ou le bricolage
  • Faire des exercices d’amplitude de mouvement et de renforcement

Certains exercices et activités seront recommandés en fonction de vos besoins.

Le tonus musculaire, la force et la coordination

Le tonus musculaire correspond à la tension d’un muscle lorsqu’il n’est pas utilisé activement, par exemple, votre bras lorsque vous ne fléchissez pas votre biceps. Lorsque le tonus musculaire est normal, vos membres et votre corps sont faciles à bouger – vous n’y pensez même pas. Une lésion cérébrale peut endommager le tonus musculaire. Vos membres peuvent sembler mous et difficiles à bouger au lieu d’être faciles et légers (également appelés flasques). Une lésion cérébrale peut également entraîner une augmentation du tonus musculaire, avec une sensation de raideur et de contraction des membres (spasticité). Ces deux phénomènes affectent la capacité à contrôler les mouvements.

Après une lésion cérébrale, les muscles peuvent présenter différents degrés de faiblesse. Certains muscles peuvent être plus forts dans un membre que dans un autre. Les lésions de certaines parties du cerveau peuvent entraîner des mouvements lents, saccadés ou incontrôlés. Vous pouvez entendre les termes suivants :

  • Hémiparésie : faiblesse musculaire d’un seul côté du corps
    Hémiplégie : paralysie musculaire (absence de mouvement) d’un seul côté du corps

Les moyens d’améliorer le tonus musculaire varient selon que vous souffrez de spasticité ou de flaccidité musculaire. Si vous souffrez de spasticité, votre médecin peut vous recommander des médicaments ainsi que des exercices d’étirement et d’amplitude des mouvements supervisés par un thérapeute. Si vous souffrez d’un tonus musculaire flasque, le traitement peut consister à travailler sur un positionnement correct, des exercices et des dispositifs de positionnement des articulations [2].

Ce processus requiert de la patience car il peut prendre beaucoup de temps. Votre plan de traitement devra être adapté en fonction de l’évolution de votre mobilité et il se peut que vous ne retrouviez jamais complètement la mobilité que vous aviez avant la blessure.

La coordination

Vous avez besoin de coordination pour chacun de vos mouvements. L’amélioration de la coordination demande beaucoup de temps et de patience, tout comme l’amélioration du tonus et de la force musculaires. Bien que les exercices varient, ils contiennent plusieurs éléments clés, notamment, mais pas exclusivement :

  • Des répétitions
  • L’objectif d’augmenter la vitesse et la précision
  • Une forme correcte

La posture

La tête et le cou offrent une base stable aux yeux, à la bouche et à la langue. Le tronc (la partie du corps située entre les épaules et les hanches) assure la stabilité nécessaire à l’utilisation des bras et des jambes. Pour se déplacer normalement, la tête, le cou et le tronc doivent être correctement positionnés en position debout et assise.

Une lésion cérébrale peut affecter les muscles qui contrôlent la position de la tête, du cou et du tronc. Elle peut également affecter votre perception de ce qui est en haut et de ce qui est en bas. Par exemple, vous pouvez pencher à gauche ou à droite parce que les muscles qui maintiennent votre posture sont affectés. Cela peut être dû à des informations erronées provenant des sens concernant la position, à une amplitude de mouvement limitée, à un tonus musculaire anormal ou à la douleur.

La physiothérapie peut être utile pour vous aider à améliorer votre posture en position assise et debout. Les thérapeutes utiliseront des exercices spécifiques et un entraînement à la marche pour vous aider à améliorer votre posture. En plus de ces exercices, vous pouvez améliorer votre posture :

  • En roulant les épaules vers l’arrière
  • En utilisant un mur pour vous aider à redresser votre posture. Vos oreilles doivent être alignées avec le milieu de vos épaules.
  • En vous asseyant bien en arrière dans vos chaises et en choisissant des chaises à dossier haut
  • En portant des chaussures qui offrent un soutien adéquat
  • En utilisant un matelas qui soutient correctement la colonne vertébrale

Si vous avez une mauvaise posture, vous pouvez dresser une liste de contrôles visuels à effectuer lorsque vous êtes assis ou debout. Vous pouvez également demander l’aide d’un parent, d’un frère ou d’une sœur, ou d’un ami.

Il existe également des étirements et des positions de yoga simples pour améliorer votre posture et votre souplesse. Vous devriez d’abord consulter vos thérapeutes et vos médecins pour savoir si vous devriez faire du yoga. Si vous avez des problèmes d’équilibre, il existe des formes de yoga sur chaise qui peuvent être pratiquées en position assise. Nous vous proposons une vidéo de yoga sur chaise que vous pouvez essayer.

Les sensations

Les sensations nous indiquent comment nous nous déplaçons, ce que nous ressentons et ce qui se passe autour de nous. Les formes de sensations sont les suivantes :

  • Le toucher léger
  • La douleur
  • La température
  • Le mouvement des articulations et des muscles
  • La vision
  • Le son

Les changements dans la façon dont vous ressentez les sensations peuvent affecter votre capacité à percevoir un mouvement ou une position, à ressentir des changements de température ou à toucher la partie du corps affectée.

La perte de sensibilité peut constituer un grave problème de sécurité, car vous pourriez ne plus être en mesure de ressentir une blessure ou d’être conscient de cette partie de votre corps. Il est essentiel de savoir quels types de sensations ont changé pour assurer votre sécurité. Par exemple, si vous ne pouvez plus sentir le chaud ou le froid dans une partie de votre corps, utilisez une partie du corps non affectée pour vérifier la température de l’eau avant de prendre une douche.

La gestion des changements de sensations peut être difficile, mais votre équipe soignante peut vous aider à apprendre à y faire face. Votre plan de traitement dépendra des changements de sensations que vous ressentez.

Obtenir l’aide des parents et des soignants

Si vous avez besoin d’aide pour vous déplacer, il est important que vos parents/tuteurs, vos frères et sœurs, vos soignants ou toute autre personne qui passe beaucoup de temps avec vous soient formés à la manière de le faire en toute sécurité.

L’aide à la mobilité peut comprendre :

  • Vous transférer d’un lit à une chaise
  • Vous aider à aller aux toilettes
  • Vous aider à marcher
  • Vous faire monter et descendre d’un véhicule

Les personnes qui vous aident doivent savoir comment vous soulever, vous positionner et vous déplacer en toute sécurité. C’est important pour la sécurité de tous, car une formation adéquate réduit le risque de blessure.

Si nécessaire, les parents/tuteurs peuvent obtenir ce type de formation auprès de professionnels de la santé. Ces ressources seront évoquées lors de la planification de votre sortie de l’hôpital.

Réadaptation physique

Lorsqu’une lésion cérébrale affecte la mobilité et les mouvements, un physiothérapeute évalue votre état physique et vos capacités. Après cette évaluation, il élabore un programme de traitement adapté à vos besoins. Les programmes de réadaptation sont axés sur les objectifs, ce qui signifie que les thérapeutes travaillent avec vous pour élaborer un plan de traitement qui non seulement répond à vos besoins, mais vous aide également à atteindre vos objectifs. Ces objectifs et ces plans nécessitent une réévaluation et un ajustement continus au fur et à mesure que le traitement progresse et que vos objectifs changent.

La réadaptation physique peut inclure des activités telles que :

  • Des exercices de renforcement visant à développer l’endurance et les muscles
  • Des exercices d’amplitude des mouvements, souvent axés sur des articulations spécifiques
  • Des exercices d’équilibre qui ciblent les zones difficiles
  • L’entraînement à la marche pour améliorer l’allure
  • La rééducation de la vision/perception (voir et donner un sens à ce que l’on voit)

La physiothérapie peut être un processus à court ou à long terme et nécessite une participation active. Il se peut que l’on vous donne des activités ou des exercices à faire entre les rendez-vous. Les médecins peuvent également vous recommander de travailler avec un ergothérapeute pour vous aider à atteindre vos objectifs concernant les activités de la vie quotidienne, l’école et les jeux. Il peut s’agir de se brosser les dents, de prendre le bus pour aller à l’école, de faire rebondir un ballon de basket, etc.

Information for this section sourced in part by the ABI Partnership Project and My Health Alberta

[1] msktc.org

[2] Heart and Stroke Foundation